« Il est sorti des Beaux-Arts comme on sort d’un troquet à deux heures du matin, le pas hésitant et la tête pleine d’étoiles. Aussi n’est-ce pas par hasard qu’il fit une longue escale du côté de la Bande Dessinée, la vraie la grande la bonne — celle de « Charlie-Mensuel » et de « Zinc » entre autre — pour nous régaler d’histoires sans queue ni tête — en vérité avec beaucoup de l’une et pas mal de l’autre — histoires légères comme des bulles, lourdes comme des péchés d’enfants, habitées d’une poésie bucolique vaguement champêtre qui faisait plaisir à voir et à goûter. Puis il a jeté encres et crayons aux orties pour se vautrer dans la toile, l’huile et tous les ingrédients d’une peinture sérieuse sans rien perdre de son trait ondoyant, précis, ni de ses personnages habités et ahuris ni de cette poétique rigolarde et critique qui n’appartient qu’à lui, ré-inventant, dans la violence primaire des couleurs, un art populaire joyeux et grave, lisible et simple, naïf sans naïveté, chaleureux sans mièvrerie, critique sans acidité, inventif et artisan… enfin. » Erick Pessiot (Artension)